Pour lutter contre la désertification, une méthode efficace et écologique consiste à planter des Acacias albida .
Il s’agit d’un arbre adapté au désert et présentant des qualités d’exceptions, notamment en raison de sa capacité à produire de l’azote(engrais) en s’associant à des bactéries vivant dans le sol au niveau de ses racines se forme des nodules de rhizobium
Chaque année, un champ français absorbe, en moyenne, 188 kg par hectare d’engrais azotés épandus sur les cultures, alors qu’une même superficie de terre africaine en reçoit seulement 4 kg. Mais les pays pauvres ont la possibilité d’exploiter un phénomène naturel : la fixation biologique de l’azote de l’air par certaines plantes tropicales qui utilisent les services de bactéries du genre rhizobium.
On trouve ces bactéries (rhizobia) tout le long des racines jusqu’à 35 mètres de profondeur, alors que ce genre de « bactéries vivent habituellement dans les deux premiers mètres du sol , en symbiose avec les racines des plantes. A ces faibles profondeurs, elles s’associent à la famille des légumineuses (luzerne, pois, soja, arachide) pour former des excroissances appelées nodules, qui captent l’azote de l’air afin de le transformer en ammoniac. Sous sa forme ammoniacale, l’azote peut être absorbé par la plante, qui dispose ainsi d’une source d’engrais intarissable, et non polluante, à la différence des nitrates, qui envahissent les nappes phréatiques. » Durant son jeune âge, les racines de l’Acacia albida sont colonisées par les rhizobia, qui concourent à sa croissance. Quand l’arbre vieillit, les racines descendent très profond dans le sol, à la recherche d’eau. Les rhizobia peuvent vivre jusqu’à une profondeur de 35 mètres. Ces bactéries sont des bradyrhizobia à croissance lente.
En raison de cette symbiose avec les rhizobia, et de l’enrichissement du sol qui en résulte, « une plantation de mil sous un Acacia albida fait plus que tripler les rendements protéiques de la plante. Par exemple, une culture de mil classique fournit 52,2 kg de protéines par hectare, tandis qu’une culture de mil sous couvert d’acacia permet d’en récolter 179 kg. En effet, l’arbre enrichit non seulement le sol en azote par ses racines, mais favorise la croissance des plantes grâce aux six autres éléments minéraux que contiennent les feuilles mortes : le calcium, le potassium, le magnésium, le sodium, le phosphore et le soufre. Bref, de l’engrais vert tombant du ciel. »
L’Acacia albida « présente un atout supplémentaire : il est le seul au monde à perdre ses feuilles à la saison des pluies, tandis qu’il se couvre de vert à la saison sèche . Ainsi, l’apport d’éléments minéraux coïncide avec le début des semis (saison des pluies), tandis que l’ombrage portée(port pyramidal inversé), crée en période sèche, un microclimat qui protège les cultures sous-jacentes. Le résultat est un abaissement de la température ambiante, ce qui diminue de moitié les pertes d’eau par évaporation au niveau du sol. »